Quelle est cette sonorité souterraine et brumeuse qui s’infiltre dans le monde électro à la fin des années 1990 ? À l’écoute on est parfois un peu dérouté par ces ponts entre le jazz, le hip hop, les musiques du monde, la house et le downtempo, donnant au tout des allures rétro. Le trip hop est ce courant musical expérimental qui vient sonder les profondeurs, créant à la fois une atmosphère mystérieuse voire inquiétante, tout en vous conférant une certaine plénitude. En combinant le dub, l’acid-house et les beats du hip hop, les Bristoliens de Massive Attack deviennent les pionniers de ce style musical quasi cinématographique. Une ambiance de BO de film noir langoureux qu’a su parfaitement relater Portishead avec le fameux Dummy sorti en 1994.
La folie trip hop s’empare du reste du monde, la créativité des DJs en quête d’expérimentations peut alors s’épanouir dans une mer infinie de samples et d’instrumentations qui filent au ralenti. Entre la fin des années 1990 et le début des années 2000, les artistes de trip hop, d’abstract hip hop ou de post acid-jazz se multiplient chez les labels britanniques en vogue comme Mo’Wax, Ninja Tune ou Tru Thoughts. On assiste aux débuts glorieux des DJ Shadow, Bonobo, Amon Tobin, Cinematic Orchestra, Quantic, insufflant une véritable fraîcheur instrumentale dans l’ambient et la scène électro-jazz. Au même titre émerge respectivement en France et en Autriche une scène trip hop influencée par le jazz et un certain romantisme de vieux film en noir et blanc, à l’instar des projets de Kid Loco, Wax Tailor, Tosca, Parov Stelar et Waldeck.
Laissez-vous transporter par l’atmosphère vaporeuse de cette sélection de trip hop aux touches jazz.